Ecole maternelle

Le site de l’extension de l’école maternelle de Ghisonaccia témoigne d’un passé agricole encore visible aujourd’hui mais dont les aménagements successifs nous éloignent progressivement de ces dimensions historiques et paysagères. Le nouveau bâtiment de l’école maternelle s’implante le long de la ripisylve, formation végétale développée sur le bord du cours d’eau, pour permettre aux différents espaces de l’école de profiter d’un rapport privilégié avec la nature mais aussi de la vue sur les montagnes. Côté entrée du bâtiment, le travail de paysage s’est tourné sur la création d’un espace de parvis, où la matérialité globale donne un sentiment d’unité du sol, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Ce lieu est d’abord pensé pour le piéton.


Vivre dehors une bonne partie de l’année est le privilège du climat méditerranéen. Dès lors, le dehors est un espace intensément habité, avec comme corollaire l’obligation de porter une grande attention à ses qualités d’usage autant qu’esthétiques. Partant de ce constat et suivant notre principe d’implantation, l’espace de la cour offre déjà aux enfants un confort tout particulier, à la fois dans son caractère intime, à l’opposé des espaces de passages du parvis mais également par son orientation face au montagne et à la beauté naturelle des arbres de la ripisylve. La question de la limite est un élément important dans la réflexion menée sur cet espace. Elle réinterprète le rapport à la ripisylve, complètement à l’encontre de celui qu’on retrouve aujourd’hui sur place, cette parois devient le socle de cet échange entre école et paysage, et raconte les nouveaux liens à ce lieu tout en restant à échelle d’enfant.


Le travail a été complété par une réflexion menée sur la sobriété des matériaux utilisés, du bois pour les aires de jeux, comme si elles venaient s’extraire directement de la bande boisée pour être réintroduite dans les cours, et des sols poreux issus du tuf qu’on retrouve beaucoup localement. Ces matériaux naturels permettent à l’enfant de développer ses sens et son imagination tout en gardant un lien fort à la nature qui l’entoure et qui semblait jusqu’alors s’être effacée au profit de la ville qui avance.