La rivière pour raconter les paysages

A partir de la cartographie superposée des différents méandres qu’une rivière imaginaire aurait dessiné dans le temps, nous proposons un parcours théâtral, scénarisé, à la rencontre du patrimoine des serres du Jardin botanique de Besançon.

A la rencontre du grand cycle de l’eau, l’itinéraire s’étire dans le lit que cette rivière a finalement creusé. Ce fil narratif relie plusieurs milieux végétaux interdépendants; de l’aridité du désert aux cactus, jusqu’à la féérie des orchidées, des plantes rares et du jardin des couleurs, en passant par les mystères de la jungle guyanaise, la mangrove nourricière et les spectaculaires bassins de nymphéas. En les faisant dialoguer, il met à l’honneur les liens et correspondances qui unissent, par-delà les distances géographiques, les hommes, leurs cultures et les natures qui les accueillent.

La rivière façonne et construit perpétuellement le paysage : ses rives sont les lieux de la rencontre entre les milieux aquatiques et terrestres. La métaphore de la dynamique fluviale permet de travailler une progressivité de l’immersion sensorielle du visiteur, à partir de la sinuosité des cheminements, de la complexité maîtrisée de la topographie et des enrochements qui évoque la puissance érosive de l’eau, de la gestion des climats et des humidités à l’intérieur des serres et d’une attention particulière aux matières avec lesquelles on entre en contact : sols foulés, terres et sables, mobiliers et assises, parois, emmarchements. Les lames minérales qui forment le chemin s’écartent pour laisser percevoir les sols fertiles et les alluvions, témoins de l’altérité des territoires traversés par la rivière.